Mieux servir la communauté par la philanthropie

Le mot de la FGM – janvier 2024

Lisez d’abord la première partie de ce billet sur le Fonds Collectif pour l’équité sociale.

Pour mieux servir la communauté, la FGM a mis en place un mécanisme plus proactif. Nous avons consulté nos partenaires, partagé les informations sur le Fonds avec ces derniers afin qu’elles soient diffusées dans leurs réseaux, et fait le travail nécessaire pour recenser les organisations et les regroupements œuvrant auprès des populations cibles. C’est ainsi que près de 160 organisations très diversifiées et accomplissant toutes un travail remarquable ont pu exprimer leur intérêt envers le Fonds. Au total, nous avons eu une conversation approfondie avec près de 80 d’entre elles, et ces conversations ont constitué le cœur de leur processus de demande de financement. Cette méthodologie a facilité l’accès au Fonds pour plusieurs organisations qui n’auraient peut-être pas eu la capacité – ou vu l’opportunité – de participer à un appel de projets traditionnel. Mais au-delà du soutien financier direct, notre but était aussi de bâtir des relations réciproques et durables avec tous ces acteurs clés.

En remplaçant les exigences administratives par des entretiens approfondis, et en prenant en charge la rédaction de leurs demandes de financement, nous avons eu la chance de mieux connaître leur travail, leurs défis et leurs besoins. Nous avons aussi constaté la diversité, la complexité et l’intersectionnalité des enjeux vécus par les personnes demandeuses d’asile, réfugiées ou migrantes sans statut, à statut temporaire ou précaire, mais aussi les prodigieux efforts déployés par les organisations qui les soutiennent sur le terrain.

Toutefois, la tâche la plus ardue restait devant nous : déterminer lesquelles de ces organisations, considérant le budget limité dont nous disposions, allaient recevoir un appui financier de notre part. En philanthropie, il s’agit toujours de l’aspect le plus crève-cœur de notre travail. Dans un monde idéal, toutes les organisations avec lesquelles nous nous sommes entretenues auraient pu être soutenues. Mais des choix ont dû être faits.

Ouvrir le processus pour mieux servir la communauté

Pour y arriver, nous avons de nouveau fait appel à l’intelligence, à la sensibilité et à l’expertise de nos collaborateurs et collaboratrices. En partageant le pouvoir décisionnel avec un groupe plus expérimenté et plus représentatif de la communauté et de ses acteurs clés, des choix éclairés et adaptés aux besoins du milieu ont pu avoir lieu. L’exercice d’analyse et de priorisation auquel s’est livré le comité aviseur participatif a aussi généré des constats qui ont facilité ce processus décisionnel tout en renforçant sa légitimité.

Voilà donc le chemin qui nous a amené jusqu’à l’annonce de décembre dernier. Mais le travail du Fonds Collectif pour l’équité sociale n’est pas terminé! Dans les mois à venir, nous nous emploierons à co-créer des mécanismes d’accompagnement et d’apprentissage avec les organisations récipiendaires, et à mettre en lumière auprès d’autres bailleurs de fonds l’excellent travail qu’accomplissent les organisations n’ayant pas reçu de financement. Nous désirons aussi favoriser le partage de connaissances et de ressources, et encourager la collaboration entre les organisations. À travers ces démarches, nous faisons le pari qu’il est possible, en bâtissant des relations d’égal à égal basées sur la confiance, de soutenir le milieu communautaire autrement que par le seul octroi de subventions. C’est notamment ainsi que la Fondation du Grand Montréal tente, en fonction de son rôle et à la hauteur ses moyens, de transformer la philanthropie afin de mieux servir la communauté.

Photo : Médecins du Monde, l’un des organismes soutenus par le FCES en 2024-2026. Crédit – Alexis Aubin.

Marie-Andrée Farmer
Directrice, Initiatives stratégiques et Partenariats communautaires
Fondation du Grand Montréal