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Lisez la première partie de ce billet, « La philanthropie transnationale, une affaire de gros sous ».
En 2016, sur une population de plus de 34 millions, le Canada comptait au total de plus de 14 millions d’immigrant·e·s de 1ère ou de 2e génération[1]. Parmi ces personnes, plus de 3 millions se sont installées sur le territoire depuis l’an 2000. Beaucoup d’entre elles appartiennent à des communautés racisées. Au Québec et dans le Grand Montréal, la région métropolitaine les accueillant toujours en très vaste majorité, il y a près de deux millions de personnes immigrantes, dont environ 500 000 qui sont établies chez nous depuis une vingtaine d’années ou moins.
Ça fait beaucoup de monde. Parmi ces personnes, il y a des créateurs et des créatrices de richesse et des agent·e·s de changement. Il y a des entrepreneur·e·s et des philanthropes, qui s’identifient comme tel ou non. Des gens qui veulent redonner et contribuer, tant à leur communauté d’origine qu’à leur société d’accueil. Mais qui ne savent pas comment faire, ou qui ne se sentent pas interpellés par les institutions philanthropiques traditionnelles.
Au contraire des contingents d’immigrant·e·s européen·ne·s établis ici de plus longue date – pensons aux communautés juive, grecque, irlandaise ou italienne – qui ont bâti au fil du temps de nombreuses associations reconnues mariant la valorisation de leurs identités et le développement de leurs communautés, ces personnes sont souvent qualifiées de « minorités visibles » ou issues de « communautés racisées ». Avec raison, puisque leurs origines sont plus diverses que jamais.
Mais avec ces étiquettes viennent souvent bien des préjugés, allant de la capacité d’intégration au niveau de richesse en passant par la (non-) participation à la vie civique. Ce sont aussi des communautés que l’on préfère parfois ignorer. À l’heure où les discours sur l’équité, la diversité et l’inclusion prennent beaucoup de place, ne serait-il pas temps d’examiner plus attentivement et de mobiliser plus efficacement ce que toutes ces personnes ont à offrir? Sinon, c’est toute la société qui y perd au change.
L’argent est là. La culture du don et la volonté d’aider aussi. Les espaces et les mécanismes d’action collective permettant de le faire émergent tant bien que mal, ici et ailleurs. Ce qui manque pour libérer tout ce potentiel et faire une différence? Un discours qui interpelle et qui valorise la contribution de toutes nos communautés, au-delà des clichés. À l’instar du reste de la société, la philanthropie doit devenir le reflet des collectivités plurielles qu’elle aspire à servir. Les communautés racisées, peu importe d’où elles viennent et depuis combien de temps elles sont établies ici, ont toutes une capacité d’agir et une contribution à apporter pour développer et renforcer notre société. Il est temps de le reconnaître, de prêter l’oreille, puis de tendre la main.
[1] Selon la définition de Statistique Canada, les personnes immigrantes de 1ère génération sont nées à l’extérieur du Canada, et celles de 2e génération ont au moins un parent qui est né à l’extérieur du pays. Les données présentées ici proviennent du recensement de 2016.
Relisez la première partie de ce billet de Linda Tchombé pour en apprendre davantage sur la philanthropie dans les communautés immigrantes et racisées.
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