Le mot de la FGM – août 2021

Les derniers mois ont vu une hausse de la violence dans les rues de Montréal, particulièrement au moyen d’armes à feu. On apprenait aussi récemment que les tentatives de meurtre sur le territoire ont grimpé de plus de 7 % en 2020. D’autres grandes villes, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont vécu un phénomène similaire au cours des derniers mois. Au-delà de l’actualité, tentons d’y voir plus clair et abordons quelques pistes de solutions.

D’entrée de jeu, il faut se rappeler que Montréal est l’une des grandes villes où les homicides – en recul d’environ 30 % depuis l’an 2000 – sont les moins fréquents au pays. En 2019, le taux d’homicides par 100 000 habitant·e·s à Montréal (1,05) était largement inférieur à la moyenne canadienne (1,80) et à ceux de Vancouver (1,52) et de Toronto (2,03). Selon d’autres données compilées dans notre plus récent rapport Signes vitaux du Grand Montréal, le sentiment de sécurité des citoyen·ne·s – dans la rue ou dans les transports publics par exemple – s’est maintenu à un niveau enviable ces dernières années.

Agir aujourd’hui pour avoir un impact demain

Cependant, ces comparaisons avantageuses ne signifient pas que tout est réglé. Les crimes haineux, par exemple, sont en croissance considérable depuis quelques années et visent plusieurs groupes de Montréalais·e·s vulnérables. Et si l’indice de gravité globale de la criminalité – et plus particulièrement celui des crimes sans violence – diminue lentement, ce n’est malheureusement pas le cas de celui des crimes avec violence qui, eux, persistent.

Toute violence est inacceptable, cela va de soi. Mais il s’agit d’un phénomène social d’une grande complexité, qui fait appel à un très large éventail de solutions de court, moyen et long termes. Au-delà de la répression, il faut aussi agir aujourd’hui pour prévenir la violence de demain. En répondant par exemple aux besoins spécifiques des jeunes de nos communautés, surtout des plus vulnérables, il est possible de faire une grande différence.

Karel Mayrand
Président-directeur général
Fondation du Grand Montréal