Du nouveau du côté du Fonds Collectif Femmes Action Montréal
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Ce texte a d’abord été publié dans La Presse du 23 avril 2025, dans la foulée de la conférence prononcée par Karel Mayrand devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
La Fondation du Grand Montréal (FGM) célèbre cette année ses 25 ans d’existence. Forte de ses 800 fonds, de son demi-milliard d’actifs, et des quelque 200 millions qu’elle a versés à des centaines d’organisations au fil des années, la FGM aspire aujourd’hui à multiplier son impact pour répondre aux défis de notre époque.
Depuis la création de la FGM, le PIB par habitant a augmenté de 86 % au Québec. Pourtant, nous sommes en pleine crise. Les gens peinent à se loger et à se nourrir, alors que nous n’avons jamais été aussi riches collectivement. La crise écologique s’aggrave et s’accélère. Notre économie crée de la richesse, mais au prix de notre avenir et de celui de nos enfants, et sans répondre efficacement à nos besoins fondamentaux.
Historiquement, le rôle de la philanthropie était d’atténuer les défaillances de notre modèle économique. Mais aujourd’hui, cela ne suffit plus. C’est pourquoi la philanthropie doit transformer ses pratiques.
Pendant que les besoins explosent, le nombre de donateurs diminue et les dons stagnent. Au Canada, on compte actuellement 800 000 donateurs de moins qu’il y a 12 ans.
Malgré ce déclin, la valeur des dons a augmenté de 3 milliards de dollars pour atteindre 11,4 milliards en 2022. Comment est-ce possible ? Parce que moins de 1 % des donateurs versent aujourd’hui 38 % du total des dons. Reflétant la croissance des inégalités, la philanthropie se concentre de plus en plus dans les mains de très grands donateurs. Cette concentration est néfaste pour la vitalité, la diversité et l’indépendance du secteur caritatif. Comme les écosystèmes, nos communautés sont plus fortes lorsqu’elles nourrissent une diversité de voix.
Depuis 12 ans, pendant que la valeur des dons n’augmentait que de 36 %, celle du capital philanthropique croissait de 285 %. Cette croissance exponentielle – de 35 à 135 milliards – constitue une occasion qu’on ne peut tout simplement pas se permettre d’ignorer. Si les dons ne suivent pas la croissance des besoins, nous devons nous poser la question suivante : comment donner le maximum d’impact à chaque dollar philanthropique ?
Pour y arriver, la philanthropie doit sortir des sentiers battus. Cela commence par le soutien à des populations et des causes qu’elle a historiquement négligées. Par exemple, alors que nous traversons l’une des pires crises du logement de notre histoire, seuls 4 % des dons philanthropiques sont dirigés vers cet enjeu. Notre démocratie et les médias qui la soutiennent, plus que jamais fragilisés, reçoivent moins de 1 % des dons. Le climat, l’enjeu où se joue pourtant notre avenir, ne reçoit que 0,9 % des dons au pays. Les organisations œuvrant auprès des communautés racisées ou autochtones se contentent d’un maigre 2 % du financement, et ceux qui soutiennent les femmes, les filles et les personnes appartenant à la diversité des genres n’en reçoivent guère plus. Cela doit changer.
Nous sommes devant la plus importante opportunité philanthropique de notre génération. Le capital philanthropique ne peut plus être uniquement un outil de rendement, il doit devenir un outil de changement. Au lieu de nous demander quel rendement nous pouvons obtenir avec ces fonds, ne devrions-nous pas nous demander combien de personnes nous pouvons loger, nourrir, éduquer ou soigner avec cet argent ?
Imaginez un instant si le mieux-être de votre communauté était un placement dans lequel vous pouviez investir. C’est ce que l’investissement d’impact permet, en combinant le rendement financier à l’impact social et environnemental.
On estime entre 20 et 25 milliards de dollars la valeur du capital philanthropique à Montréal. Imaginez si les fondations et les donateurs montréalais se rassemblaient pour investir une part de ces actifs dans un fonds d’impact montréalais plutôt que sur les marchés financiers, le tout sans perte de rendements ? Nous aurions, en quelques années, plusieurs centaines de millions de dollars à déployer pour soutenir :
• Des milliers de logements abordables et verts ;
• Des centaines d’élèves réinsérés dans leur parcours scolaire ;
• Des dizaines d’entreprises dirigées par des femmes immigrantes ;
• Des milliers de tonnes de GES réduites dans nos bâtiments commerciaux ;
• Des dizaines d’entreprises d’économie sociale accompagnées dans leur croissance ;
• Une multitude de projets d’agriculture durable et locale ;
• Et encore plus… cette liste n’est limitée que par notre capacité d’innover.
L’ambition de la Fondation du Grand Montréal est de créer un fonds d’impact qui permettra aux acteurs philanthropiques montréalais d’investir ici une part de leurs actifs. Un fonds qui génèrera des rendements ajustés au risque compétitifs, et des impacts mesurables sur le terrain.
La FGM célèbre son 25e anniversaire cette année. À cette occasion, nous tendons la main à l’ensemble du monde philanthropique montréalais. Travaillons ensemble pour créer ce fonds d’impact qui déploiera ici les ressources philanthropiques dont notre communauté a tant besoin. Donnons-nous les moyens pour bâtir une communauté exempte de pauvreté et de discrimination, où toutes et tous peuvent réaliser leur potentiel et vivre dans un environnement sain, aujourd’hui et dans l’avenir.
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