Le mot de la FGM – mai 2021

La pandémie et les épisodes de confinement de la dernière année ont bouleversé nos vies. Le secteur des arts et de la culture, comme les autres, n’y a pas échappé. Pour plusieurs, rarement la littérature, la musique, le cinéma ou la télévision n’ont (re)pris autant de place. Les auteurs, les musiciens, les acteurs ont été nos compagnons d’infortune pendant que le virus nous confinait entre quatre murs. Par le biais de la technologie et grâce à l’ingéniosité du secteur, nous avons même pu profiter de certaines formes d’art vivant.  Dans le confort de notre foyer, nous avons pu voir du théâtre ou de la chanson. Nous devons une fière chandelle aux artistes et aux artisan.e.s de la culture. Dans un contexte particulièrement difficile, ils et elles nous ont offert un peu de répit. Voire de réconfort, dans les moments les plus durs. Même virtuellement, ils nous ont permis de garder contact entre nous, et avec notre humanité.

Et pourtant, le secteur culturel est parmi ceux qui ont été les plus durement frappés par la pandémie. Il est aussi parmi ceux qui ont le plus de difficulté à s’en remettre. On apprenait récemment que 24 % des emplois dans le secteur culturel québécois – soit environ 50 000 – ont été perdus l’an dernier, tout comme 54 % de la valeur du PIB de ce domaine. Pire encore, 41 % des artistes interrogés dans un sondage ont affirmé envisager mettre fin à leur carrière. Près de 65 % ont dit éprouver de la détresse psychologique en raison – entre autres – de pertes de revenus oscillant entre 26 et 69 % par rapport à l’année précédente. Il n’y a pas d’autres façons de le dire : le milieu culturel est en crise.

Comment soutenir la culture?

Plus que jamais, la question de la pérennité de nos institutions culturelles et du soutien aux artistes est brûlante d’actualité. À la Fondation du Grand Montréal, nous y travaillons depuis longtemps. Par la création de fonds de dotation à perpétuité, soutenus par la générosité des mécènes ainsi que par des programmes d’appariement permettant d’en multiplier l’impact, nous pouvons appuyer le fonctionnement et le développement à long terme des organismes culturels. Et à leur tour, ces organismes soutiennent l’émergence et le succès continu d’artistes de tous les horizons, ainsi que l’accès à la culture.

Les artistes, comme le reste de notre communauté, se relèveront. Ce sont des gens résilients. Ils en ont fait la démonstration en continuant de nous faire vibrer et de nous faire réfléchir, en dépit de toutes les embûches. Mais d’ici à ce que nous puissions tous ensemble tourner la page sur cette crise, tendons-leur la main et soutenons-les du mieux que nous pouvons. Comme ils le font pour nous, chaque jour.

Karel Mayrand
Président-directeur général
Fondation du Grand Montréal